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 Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?! [Lanero Iris] [FINI]

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Lanero Iris


Lanero Iris
► Date d'inscription : 09/05/2019
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• Âge : 27
• Piercings et tatouages : Quelques anneaux sur l'oreille gauche, et un tatouage de serpent au niveau du coeur



Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?! [Lanero Iris] [FINI] Empty
MessageSujet: Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?! [Lanero Iris] [FINI]   Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?! [Lanero Iris] [FINI] Icon_minitimeMar 14 Mai - 0:11



Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?! [Lanero Iris] [FINI] Loool10


Lanero Iris



• Sexe ; Fille
• Âge ; 20ans
• Origine ; Péruvienne
• Travail ; Infirmière
• Sexualité ; Escargot Tu crois que ça te regarde ?!
• Groupe ; Transcendants


• Ton sport préféré ; La course à pieds
• Ton fétiche ; Mon poing dans ta gueule ça te va
• Thé ou café ; Café
• Sucré ou salé ; Sucré...
• Ton habit préféré ; Un sweatshirt
• Ta série préférée ; Pas le temps pour ça


Physique & Caractère ;



Quoi ? Vous voulez en savoir plus sur Iris Lanero, la nouvelle infirmière ? Ok pas de problème.
C'est elle là-bas. La ptite là avec les longs cheveux noirs, les yeux violets et l'air en colère. Oh lui dites pas que je l'ai qualifié de petite, ça pourrait ne pas lui plaire. Et j'ai pas trop envie de m'attiser ses foudres, à la voir comme ça jme dis qu'un coup de sa part ça n'a rien d'agréable... (Mais bon, 1m58, c'est pas très grand quoi...)
Ouais, elle a pas l'air facile à approcher hein ? Elle a tout le temps l'air énervée. Je sais pas trop pourquoi d'ailleurs. Elle aime pas trop parler d'elle, elle esquive toujours le sujet. Elle aime même pas trop parler en général. Ses pauses, elle les prends toute seule dans son coin avec sa clope sans parler à personne. Mais j'ai entendu dire que si vous arrivez à passer son mur de glace, elle est en fait assez sympa et agréable. Ouais, même moi j'ai un peu de mal à y croire. Mais bon, si on le dit, c'est que ça doit être vrai.
A la voir comme ça, je suis d'accord qu'elle a plus l'air d'une délinquante qu'une infirmière avec ses piercings à l'oreille gauche et son tatouage (je sais même pas trop ce qu'il représente d'ailleurs, on le voit jamais vraiment bien. Et on pourrait croire comme ça que vaut mieux pas se faire soigner par elle car elle pourrait manquer de douceur, mais au contraire. Elle prend son travail très à cœur et c'est une excellente infirmière. Allez demander aux détenu qu'elle a soigné, ils vous le confirmeront, elle prodigue des soins assez doux. A croire qu'il existe vraiment son soft side.
Voilà, je sais pas trop quoi vous dire d'autre. C'est quelqu'un d'assez mystérieux au final. Je la connais pas vraiment en fait. Peu de gens savent qui elle est réellement. Qui sait, vous serez peut être un des rares à arriver à vous rapprocher d'elle ?



Histoire ;




Je m'appelle Iris Lanero, j'ai 20ans, je suis née un 9 Mai. On m'a forcé demandé de vous parler de moi, alors voici mon histoire.
Je vivais avec mes parents dans une petite maison. Nous menions une vie relativement banale, je dirais, rien de particulier à noter. J'étais une gamine à l'époque, je ne me rendais pas trop compte de ce qu'il se passait autour de moi. Des fois mon oncle venait, des fois des amis de mon père ou de ma mère.Tout allait bien. Jusqu'à cette fameuse nuit.
Je devais avoir aux alentours de 6ans. Ma mère m'avait mise au lit, comme tout les soirs. Après quelques minutes à essayer de m'endormir, j'entendis des bruits. Avant que je ne puisse comprendre quoi ce que ce soit, je fus emportée par des hommes hors de la maison, loin de ma mère et d'une figure familière qui je reconnaissais au dernier moment ; mon oncle. Je fus alors emmenée dans une voiture, immobilisée, une main plaquée sur ma bouche afin que je ne crie pas, et nous restâmes là à attendre je ne sais quoi. J'étais tétanisée, je n'osai pas émettre le moindre son ni laisser couler la moindre larme. Au bout d'un moment qui me sembla durer une éternité, nous entendîmes des cris et des coups de feu venir de l'endroit que j'appelais ma maison. Puis la voiture démarra. Ce fut la dernière fois que je vis mes parents.
Après un long trajet en voiture, nous arrivâmes devant une maison. On me fit descendre de force de la voiture et on m'amena dans la bâtisse ou j'allais vivre ma "nouvelle vie". Cela n'avait rien de positif. Pour vous faire un court résumé, la journée, nous étions envoyé dans différentes rues avec pour objectif de ramener de l'argent. Par n'importe quel moyen, que ce soit en mendiant ou en volant. Et si nous n'en ramenions pas... Ouais nous nous faisions défoncer. Et le soir.... Ils avaient leur jeux. Surtout amusants pour eux. Je me suis souvent entendue dire que j'étais "jolie", "mignonne"... Jamais des compliments m'ont autant donné envie de vomir. J'en ai subi des vertes et des pas mûres que je ne vous détaillerai pas ici, que ce soit autant pour vous que pour moi.
Ce calvaire dura 2ans. Jusqu'à cette *seconde* fameuse nuit. Cette nuit là, je n'arrivais pas à bien dormir. Ou plutôt, je dormais encore plus mal que les autres nuits. Fatiguée de lutter pour trouver le sommeil, je me relevai et inspectai la pièce dans laquelle je me trouvais. C'était la même que toute les nuits que j'avais vécu ces deux dernières années ; une pièce délabrée, à la limite de l’habitable, avec 5 matelas sur  le sol faisant office de lits. Je partageais cette "chambre" avec 4 autres enfants : Evans, Paula, Karen et Alex. Alex et Karen étaient mes aînés de respectivement 1 et 3ans alors que Evans et Paula étaient plus jeunes que moi de 2ans. Tous dormaient, la respiration plus ou moins régulière. Soupirant, je balayais cette pièce familière du regard quand mon attention s'arrêta sur la porte. Elle avait un je ne sais quoi d'inhabituel. La pièce étant plongée dans l'obscurité, je ne pouvais pas vraiment dire quoi. A pas de loups, je m'y approchai pour l'observer, et quelle ne fut pas ma surprise quand j'y trouvai un trousseau de clés qui pendait de la serrure. Ces abrutis avaient dû les oublier là au moment où ils vérifiaient si nous étions tous bien couchés. Je pris délicatement le trousseau dans mes mains et retournai sur mon lit pour mieux inspecter les clés. Je tâtai chacune d'entre elle avec attention pour savoir lesquelles s'y trouvaient. Je ne pu pas dire exactement quelle clé correspondait à quelle porte, mais je fus certaine d'une chose : j'avais en ma possession la clé de la porte principale, ce qui voulait dire que si je le voulais, je pouvais l'ouvrir et me tirer. Mon cerveau tournait à cent à l'heure avec cette nouvelle information. Jamais je n'avais été aussi proche de l'idée de la liberté. Je décidai alors de réveiller mes compagnons de chambre pour discuter de cette énorme découverte. Ils ne me crurent évidemment pas au début, mais après avoir inspecté les clés, ce fut difficile de réfuter ma découverte. Il fallait maintenant se mettre d'accord sur ce que nous allions en faire. Alex insistait pour que nous filions d'ici immédiatement sans réfléchir, alors que Karen était plus sur la réserve, craignant les représailles. Les 2 plus jeunes ne savaient trop quoi dire. Pour moi, 2 faits étaient clairs comme de l'eau de roche : de une, si nous ne partions pas tout les 5, ce qui restaient étaient sûrs de prendre méga cher. Et de deux, si nous filions et que nous nous faisions attraper, je ne donnais pas cher de notre peau.
Après une discussion qui semblait durer une éternité, nous nous mîmes enfin d'accord : c'était une opportunité trop belle pour la laisser filer. Nous allions nous tirer d'ici et regagner notre droit de vivre comme des êtres humains. Le plan était simple : il nous fallait tout d'abord atteindre la porte d'entrée : pour ce faire, il fallait traverser les couloirs le plus discrètement possible et espérer ne tomber sur personne. Le plus dur allait être de passer devant la salle qu'ils appelaient "la salle de jeux" - vous ne voulez pas savoir ce qu'il s'y passe - sans se faire repérer. Une fois la porte d'entrée atteinte, nous utiliserions les clés pour l'ouvrir et filer. Le verrou étant bruyant il y avait de grandes chances que cela alerte quelqu'un ; aussi dès que la porte serait ouverte, nous filerions tous dans des directions différentes. Avec de la chance, ils ne nous poursuivraient pas tous et cela donnerait à au moins l'un d'entre nous la chance de s'en sortir. Nous nous étions promis de ne pas en vouloir aux autres s'il nous arrivait le pire. Pour des raisons évidentes, Evans et Paula accompagneraient respectivement Alex et Karen : nous nous voyions mal laisser 2 enfants de 6ans se sacrifier pour nous. Ils n'auraient pas la moindre chance et rien que de penser à ce qui arriverait, nous avions envie de vomir. Je me retrouvais donc à fuir toute seule, ce qui n'était pas forcément à mon avantage. Étant une des "favorites", j'étais quasiment certaine de me faire poursuivre, ils n'allaient pas me laisser partir aussi facilement.
Le plan fixé, je m'approchai de la porte et l'ouvrit, me glissant dans le couloir sans un bruit. Je menais notre cortège, suivie de Karen, Paula, Evans et Alex fermait la marche. J'osais à peine respirer. Mes sens étaient en alerte maximale, afin de m'assurer que personne ne se trouvait sur notre route. Étonnamment, nous ne croisâmes personne sur la première partie du chemin. Je pouvais entendre les insectes voler dans les couloirs, sentir la présence de chaque personne dans le bâtiment. C'est fou ce que l'adrénaline peut vous donner comme pouvoir. C'est sûrement à ça que tournent les superhéros et les surhommes. Après quelques minutes, nous arrivâmes devant notre premier obstacle. Nous pûmes entendre des rires provenir de la salle de jeu. Ces derniers appartenaient tous bien sûr à des hommes adultes. Parmi eux, je pouvais distinguai des sanglots d'enfants. Je ne savais pas de qui il s'agissait, mais en les entendants, une envie de vomir monta en moi, ainsi que de la rage et une tristesse infinie. Et je pense que je n'étais pas la seule. J'aurai voulu sauver ces gamins qui étaient en train de vivre en enfer alors que je m'apprêtai à gagner ma liberté, mais c'était impossible. Supprimant un sanglot, je continuai de marcher vers notre liberté.
J'étais juste devant la grande porte. Je tremblai d'anxiété et d'excitation. Nous y étions enfin. Seule cette porte se dressait entre nous et le monde extérieur. Une fois déverrouillée, il fallait faire vite, car nous nous ferions vite repérer. Je jetai un dernier regard à mes camarades, c'était certainement la dernière fois que je les revoyais. Leur regard approbateur valait tout les mots du monde. J'esquissai un micro sourire, enclenchai l'immense verrou et poussai la porte.
Une fois la porte ouverte, comme convenu, nous sprintâmes tous dans les directions différentes. Je courrai avec tout ce que j'avais, cherchant à mettre le plus de distance possible entre cet endroit de malheur et moi. Je pouvais sentir la pluie glacée se déverser sur moi et la route mouillée sous mes pieds nus. C'était pas une de sensation des plus agréables, mais là, c'était le cadet de mes soucis. Il ne fallut que quelques minutes avant que je n'entende des bruits de pas derrière moi et des cris dans ma direction. Comme je m'en doutais, j'avais été prise en chasse. Un mec me poursuivait, me hurlant de revenir ici tout de suite, ainsi que toutes les atrocités qu'il allait me faire subir une fois qu'il m'aurait mis le grappin dessus. L'adrénaline aidant, j'accélérai ma course. Malheureusement pour moi, c'était le milieu de la nuit, et personne ne se trouvait dans les rues désertes pour venir à mon secours. Je pris toutes les petites rues que je pouvais afin d'essayer de le semer. Ce qui est fou, c'est que je ne connaissais pas particulièrement bien la ville, mais mon cerveau tournant à plein régime avait reconstruit une carte entière des rues à partir des images que j'avais inconsciemment stockées dans mon cerveau. Et mes sens aux aguets m'indiquaient précisément ou se trouvaient mon poursuivant par rapport à moi.
J'avais l'impression que je courrais depuis maintenant des heures, mais je ne sentais pas la moindre once de fatigue. Et ce connard dernière moi n'en avait pas l'air non plus. Je cru qu'il ne me lâcherait jamais et que je resterais dans cette situation jusqu'à ce que je cède à mon destin. Mais ce dernier semblait avoir d'autres plans pour moi. A la sortie d'une rue, je débouchai sur un croisement et je traversai la route pour atteindre la petite rue en face et continuer ainsi ma course. J'entendis alors un gros bruit derrière moi ainsi que du verre se briser. Je ne pris pas la peine de me risquer à regarder ce qu'il s'était passé, mais à en juger par le bruit et le fait que je n'entendais maintenant plus personne derrière moi, je supposai qu'il s'était fait renverser par une voiture. Bien fait pour lui. C'était tout ce qu'il méritait. Je continuai malgré tout ma course. Tant qu'il me resterait de l'énergie, je ne m'arrêterais pas. Je devais m'en aller loin. Je n'avais pas de destination, je voulais juste mettre de la distance entre cet enfer et moi. Au bout d'un moment, je finis pas quitter la ville et m'enfoncer dans la forêt.
Mes jambes commençaient à se faire lourdes, ma respiration plus difficile. L'effet de l'adrénaline se dissipait peu à peu et la fatigue s'emparait de plus en plus de moi et je ne pouvais rien y faire. Je m'efforçai tout de même à continuer à avancer. De toute manière, je n'avais aucun intérêt à m'arrêter ici ; j'étais maintenant perdue en plein milieu d'une forêt sombre et inconnue. Je ne voyais pas très bien mais je pouvais au moins dire que je me trouvai sur un sentier forestier qui avait l'air de monter, et sur le côté se trouvait une pente qui descendait dieu seul savait où. Chaque pas demandait un effort incommensurable, et ce n'était pas le poids de mes vêtements maintenant gorgés d'eau de pluie qui allait arranger les choses. Plusieurs fois je manquai de glisser et de tomber à cause de la boue. Je ne pouvais pas m'empêcher de trembler de froid. Mais pas une seconde je ne remis mes choix en question. Je préférai cent fois mourir ici que de passer ne serait-ce qu'une journée de plus dans cet enfer. Je me demandai ce qu'étaient devenu les autres et s'ils allaient bien. J'espérai de tout cœur qu'ils avaient tous réussi à s'échapper, même si cela me paraissait surréaliste. Cette seconde d'inattention me fit perdre l'équilibre et je dévalai maintenant la pente glissante en contrebas. Je n'avais pas la moindre force pour tenter de résister ou de me retenir à quelque chose, et la combinaison de la fatigue et du choc de la rencontre soudaine avec le sol me fit perdre connaissance.
Quand j'ouvris de nouveau les yeux après un certain laps de temps, la première chose que je remarquai fut un plafond. Un plafond de bois que je n'avais jamais vu. Après quelques secondes, le temps de réaliser ce que je voyais, je me redressai rapidement et inspectai la pièce dans laquelle je me trouvai. Il s'y trouvait plusieurs lits, de petite taille, exactement identiques à celui dans lequel je me trouvai actuellement. J'en comptais une dizaine. Alors que j'essayai de comprendre où est-ce que je me trouvai, une jeune fille entra dans la pièce et me dévisagea avec surprise. Je lui rendis le même regard, et elle se précipita hors de la pièce pour appeler quelqu'un. Quelques minutes plus tard, elle revint avec une dame plus âgée. Cette dernière s'approcha de moi et leva une main vers mon front comme pour prendre ma température. Instinctivement, je me figeai et fermai les yeux. Après des années dans cet enfer, je ne supportai plus qu'on me touche, ce qui était plutôt compréhensible. D'une voix douce, elle tenta de me rassurer et me disait que tout irait bien. Elle m'expliqua que quelqu'un m'avait trouvée dans la forêt quelques jours plus tôt, alors qu'il se promenait, inconsciente et avec une forte fièvre, et qu'il m'avait alors amenée ici. C'était une petite clinique, dirigée par cette dame, aidée de plusieurs enfants qui n'avaient nulle part où aller et qu'elle recueillait. Une sorte de mini orphelinat pas vraiment officiel, un endroit pour ceux qui n'avaient nulle part où aller. Un peu comme moi. J'écoutais attentivement ses explications, me laissant bercer par sa voix douce. Je n'avais pas entendue une voix aussi douce depuis bien longtemps et j'en étais presque émue. Tout en parlant, elle pris délicatement ma température et je me laissai faire du mieux que je pouvais, comprenant bien que je n'avais effectivement rien à craindre et que les mauvais jours étaient maintenant bel et bien derrière moi. A la fin de son discours, elle me demanda ce qui m'avait conduit dans cette forêt, et si j'avais quelque part où aller ou quelqu'un à prévenir. C'était la question évidente. J'essayai de formuler une réponse dans ma tête. Tout les souvenirs des horribles choses que j'avais pu voir ou subir m'emplir l'esprit. Il n'y avait aucun doute, c'était bien des enfers que je revenais. Et je ne voulais ni y penser ni en parler, si bien qu'au lieu de répondre avec des mots, j'éclatai en sanglots incontrôlables. Je ne pouvais pas formuler le moindre mot intelligible, juste pleurer. Pleurer toutes ces larmes que j'avais courageusement retenues depuis tout ce temps. Mon interlocutrice afficha un sourire compréhensif et me caressa la tête en me répétant que tout allait bien maintenant, et que je pouvais rester ici si je le souhaitai. Elle me laissa alors seule dans la pièce afin que je puisse me reposer plus longtemps. Je me roulai en boule sous la couverture, sans m'arrêter de pleurer, en murmurant tout les noms des autres enfants qui me venaient à l'esprit. Au final, je ne savais même plus pourquoi si je pleurais à cause de ce que j'avais vécu ou parce que je pensais à tout mes camarades qui étaient sûrement encore en train de souffrir là-bas. Peut être était-ce un mélange des deux. Au bout d'un moment, je finis pas m'endormir.
Suite à cela, les années passèrent. Je restai dans cette clinique, aux côté de ces autres enfants orphelins, ainsi que de la gérante que nous appelions tous affectueusement "Grand-mère". Je m'étais efforcée à mettre mon passé derrière moi et à aller de l'avant. Tout était fini maintenant. Si au début je faisais partie des plus jeunes dont les autres s’occupaient, petit à petit, les années passèrent, et les plus enfants plus âgés ayant quitté la maison, je faisais maintenant partie de ceux qui s'occupaient des autres. Nous avions notamment eu des nouveaux venus et j'avais accueilli comme moi j'avais été accueillie. J'aidais grand-mère dans ses tâches ménagères, j'avais un toit, à manger et un lit. J'apprenais même à soigner les gens avec elle. Elle était en quelque sorte mon modèle, je voulais devenir aussi rayonnante qu'elle. J'aurai aimé que ce soit le cas. J'aurai aimé que cette histoire se termine là-dessus, que je vous dise que j'aie pu grandir heureuse entourée de ma nouvelle famille avant de partir faire ma vie ailleurs indépendamment. Mais si je m'étais efforcée de l'oublier, mon passé, lui, ne m'avait pas oublié une seule seconde.
Je devais avoir aux alentours de 13ans. J'étais partie comme à mon habitude faire nos courses dans l'épicerie du village voisin. Notre maison était dans la forêt, il fallait bien 30 minutes de marche pour l'atteindre, et nous n'avions pas de voiture. Mais cela ne m'embêtait pas de faire l'aller retour à pied. J'entrai donc dans l'épicerie, comme à mon habitude, saluant le gérant que je connaissais maintenant plutôt bien. Après avoir rassemblé mes courses, je les posai sur le comptoir et attendait le gérant qui était parti répondre à un coup de fil dans l'arrière boutique. Alors que je préparais l'argent, je sentis deux mains m'enserrer les épaules et une voix malheureusement familière dans le creux de mon oreille :

-Je t'ai enfin retrouvée Iris... Depuis tout ce temps...

Cette simple phrase suffit à me figer de peur. Cette voix, bien qu'appartenant à mon passé maintenant enfoui au fond de moi, je ne la connaissais que trop bien. Elle appartenait à un de ces salopards. C'était certainement un des plus vicieux du groupe. Il m'en avait fait voir de toutes les couleurs. Je ne me rappelais pas de son nom, mais lui ne semblait pas m'avoir oublié une seule seconde. J'avais envie de vomir et de pleurer, mais je me retenais de laisser transparaître quoi que ce soit. Avec lui se trouvaient deux autres hommes. Je savais que si je ne faisais rien, je serais ramenée là-bas, que je le veuille ou non. Il fallait que j'agisse, et vite. C'était une question de vie ou de mort. La même rage et détermination que celles que j'avais ressenties ce soir là montèrent en moi. Laissant tomber mon porte monnaie, d'un geste vif, je me saisis de la bouteille en verre posée devant moi que j'explosai sur le comptoir avant de la diriger vers le visage de mon ancien tortionnaire. J'avais probablement touché son œil, car je vis le verre de la bouteille se teindre en rouge alors qu'il ramena ses mains à son visage, hurlant de douleur. Les deux autres hommes se ruèrent vers lui pour s'assurer qu'il allait bien. Mon plan avait fonctionné. Je profitai de cette petite ouverture pour filer de la boutique et m'enfuir. Cinq années s'étaient écoulées depuis cette nuit-là, et j'avais bien grandi. Je courrai nettement plus vite et je le distançai assez facilement. Mais je savais que ça ne suffirait pas. Il me fallait une cachette, et vite. Je m'étais enfuie en direction de la forêt, et je remarquai une camionnette stationnée à l'entrée de village. Le genre de camionnette avec une remorque bâchée. Ni une ni deux, je sû qu'elle ferait une cachette idéale et me planquai sous la bâche. Je me disais que s'il ne me trouvaient pas, ils lâcheraient l'affaire et me laisseraient enfin tranquille. Je restai là, immobile, osant à peine respirer. J'entendais des gens courir tout près. Il me cherchaient de manière effrénée, sûrement bien remonté par mon attaque surprise. Soudainement, la camionnette démarra et s'éloigna du village, m'emportant avec elle. N'ayant plus trop le choix, je restai là à réfléchir à ce que j'allais faire ensuite pour regagner mon chez moi. Mais très vite, la vérité me frappa en pleine gueule. S'il m'avaient retrouvée une fois, ils me retrouveraient une deuxième fois. Et si ma famille était avec moi à ce moment là, ils s'en prendraient à eux. Encore une fois. Je ne pouvais pas retourner là-bas. Tant qu'ils étaient à mes trousses, toutes les personnes proches de moi seraient en danger de mort. Cette vérité me déchirait. Mais je savais maintenant ce qu'il me restai à faire. Partir loin et refaire ma vie ailleurs, seule. Au bout d'un moment, le moteur de la camionnette se stoppa, et je descendis discrètement. Je me rendis alors vers la gare la plus proche. De là, je pris plusieurs trains, clandestinement évidemment, afin de brouiller les pistes. Je finis alors par atteindre la destination que je m'étais choisie : Callao. C'était juste une ville que j'avais choisi au hasard dans celles que j'avais vues, mais c'était là que j'avais choisi de me planquer et de recommencer ma vie à zéro une nouvelle fois. Quitter aussi subitement grand-mère et les autres me rendait malade, mais je savais que j'avais fait le bon choix.
Enfin bon, c'était bien beau de dire que j'allais recommencer ma vie de zéro, mais c'était pas si facile que ça. Je ne connaissais personne dans cette ville. Ces dernières années, j'avais eu la chanche d'avoir un toit au dessus de la tête des gens pour -plus ou moins bien- s'occuper de moi. Je ne savais ni où aller ni que faire, et je n'avais pas un rond sur moi. J'errai dans les rues, la faim me tiraillant l'estomac et la fatigue que j'avais accumulée depuis le début de ma fugue se faisait ressentir. La nuit commençait à tomber, aussi je décidai de passer la nuit dans une ruelle, cachée de la rue principale. Assise sur le sol, recroquevillée contre le mur, je m'endormis seulement d'un œil, effrayée de ce qui pourrait m'arriver. Je passai une très mauvaise nuit, je n'avais pas aussi mal dormi depuis des années. Je repensais à tout ce que j'avais vécu avant d'en arriver là. A ma famille. Aux repas que l'on partageait ensemble. A nos jeux. Toutes ces pensées me réchauffaient et me brisaient le cœur en même temps, c'était un sentiment assez contradictoire.
Les jours suivants, je ne faisais qu'errer dans les rues, cherchant de quoi survivre. C'est dans ce moment-là que l'on se rend compte à quel point la vie est dure lorsque l'on se retrouve seul, à la rue, sans rien du tout. La faim se faisait de plus en plus forte. Je faisais la manche afin d'avoir de quoi m'acheter quelque chose pour calmer mon estomac, mais peu nombreuses furent les âmes charitables qui me donnèrent quelques piécettes. Ce n'était clairement pas assez, mais c'était déjà ça. Je m'étais ensuite résolue à fouiller les poubelles, sans trop de succès. Généralement, rares sont les gens qui jettent de la nourriture en bon état pour la consommation. Ça, ou bien j'étais trop difficile. J'avais aussi pensé à voler, mais je me savais trop faible pour arriver à mes fins sans me faire prendre.
Au bout d'un moment, ma faim et ma fatigue étaient telles que je n'arrivais plus à bouger un muscle. J'étais allongée, dans ma ruelle habituelle, incapable de bouger. J'étais très tentée de fermer les yeux et de m'endormir, mais quelque chose me disait qui si je cédais, je ne me réveillerais jamais, aussi je m'efforçai de rester consciente. Je me raccrochai à mes beaux souvenirs. Je voulais continuer à vivre et refaire l'expérience de tels moments. Mais ça ne suffit pas, et mes yeux finirent par se fermer tout seul. C'était la fin.
Ou du moins, c'est ce que je croyais.  A ma surprise, je réveilla dans un endroit qui m'était inconnu. C'était une sensation de déjà vu. J'étais allongée sur des couvertures à même le sol dans ce qui semblait être une sorte de hangar désaffecté. Je me redressai et entendis une voix s'adresser à moi :

-Eh bah putain j'ai cru q' t'allais nous clamser sur les bras, contente de voir qu'c'est pas le cas !

Je regardai un direction de la voix. Elle appartenait à une fille qui devait d'avoir mon âge. Elle me souriait avec toutes ses dents. Je savais pas trop quoi en penser. J'étais dans un endroit inconnu avec une fille qui me disait que j'avais failli crever. Je n'eus pas le temps de formuler un mot que je fus coupée par mon ventre qui hurlait famine. Un silence flotta quelques instants, brisé par un éclat de rire de l'inconnue en face de moi.

-Hahaha, tu m'étonnes qu'tu crèves de faim ! Ca fait combien de jours que t'as pas mangé correctement ? Tiens, prends ça ! Désolée, je fais avec c'qu'on a, c'est pas grand chose mais c'est déjà pas mal.

Elle me lança un morceau de pain et une bouteille d'eau que j'attrapai. Je regardais le morceau de pain et la bouteille avec émerveillement avant de lui jeter un regard interrogateur. Comment pouvait-elle savoir que j'avais pas mangé depuis des jours ? Mais, la faim me guidant, je mordis quand même dans le morceau de pain. Elle s'approcha et s'assit à côté de moi, toujours tout sourire. J'avais l'impression qu'il faisait partie intégrante de son visage.

-Ça fait plusieurs jours qu'on t'voit traîner dans le coin, jme demandais si t'allais t'en sortir. Mais bon, quand j't'ai vu t'évanouir, j'ai dû faire quelque chose. Du coup j't'ai ramené dans notre planque. Jm'appelle Julia, et toi ?

Elle me tendit alors la main en finissant sa phrase. Toujours en train  de manger, je regardais sa main sans trop savoir quoi faire. Ca faisait beaucoup d'informations à digérer d'un coup. J'avalai ma bouchée avant de lui saisir timidement la main.

-Iris... Merci je suppose...

-Iris hein ? Stylé ! Bon j'reviens j'vais chercher les autres pour leur dire que tu vas bien.

Elle se releva et fila dehors. Je restai là sans trop comprendre ce qu'il se passait. Mais là, le plus important à mes yeux, c'était de bouffer et boire. Je finis mon morceau de pain et bu l'eau d'une traite. Ça me faisait le plus grand bien. Julia revint alors accompagné d'un garçon plus âgé. D'autres gamins les avaient suivis et restaient à l'entrée de la pièce. Je me sentais quelque peu observée. Julia et son acolyte s'accroupirent alors près de moi, toujours assise par terre. Il dit s'appeler Tomas et m'expliqua que j'étais très chanceuse de m'être seulement évanouie de faim. Apparemment, le coin était assez mal famé, plusieurs gangs se tiraient dans les pattes et ce n'étais pas forcément très malin de rester seul. Lui et les autres formaient un petit groupes de jeunes de la rue qui s'entraidaient pour survivre. C'était un groupe neutre en quelque sorte. Il m'invita alors à les rejoindre. J'hésitai un moment. D'un côté, jme disais qu'il avait raison, mais de l'autre, je voulais pas les mettre en danger non plus. Il avaient déjà l'air d'en voir des vertes et des pas mûres, et mes problèmes leurs étaient vraiment pas nécessaire. J'étais prise dans un dilemme. Mon regard balaya la pièce, s'arrêtant sur chacun des enfants qui nous observaient, et l'un d'eux attira particulièrement mon attention. C'était un jeune garçon de 7ans même pas, et il avait le bras droit attaché à son épaule et grimaçait un peu. J'étais habituée à voir ce genre de choses, aussi je peu dire d'instinct qu'il était cassé. Il me rappelait mes petits frères, et je me sentis mal de le voir comme ça. Mon envie de les aider pris alors le dessus sur tout. Je répondis alors sur un ton détaché :

-J'accepte. Merci de m'accueillir.

C'est ainsi que j'intégrai plus ou moins volontairement un nouveau groupe. Il était composé d'une vingtaine d'enfants de tout âges, avec à sa tête Tomas, le plus âgé. Julia (de son vrai nom Juliana) était comme son second, et accessoirement sa petite sœur. C'était en réalité juste un rassemblement d'enfants ou chaque mettait du sien pour aider les autres. Certains avaient la possibilité de trouver pus facilement de la nourriture, de l'argent ou encore des vêtements. Bref, chacun avait sa spécialité, et la mienne était toute trouvée : j'avais des connaissances dans le domaine médicale qui ne seraient pas négligeables. Notre point de rassemblement principal se trouvait dans un petit hangar sur le port, non loin de celui où je m'étais réveillée, dont l'entrée était cachée, afin d'éviter les visiteurs indésirables. C'était l'endroit ou nous passions nos nuits et où nous rangions nous affaires.
Bien que tout ce petit monde fut bien sympa, je m'imposais une distance entre eux et moi, afin d'éviter de trop m'attacher si jamais je devais encore disparaître. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à la menace constante qui planait et qui m'avais déjà fait perdre ma famille une fois. Je refusai de l'oublier et de reproduire la même erreur. Cette attitude avait pour effet d'attiser les foudres de Juliana sur moi. Elle semblait vraiment m'avoir dans le collimateur. Et je dois dire qu'elle me cassait les burnes à moi aussi, à s'énerver pour rien. Elle ne connaissait rien de ce que j'avais enduré et de ce que je ressentais et elle se permettait de me juger sans comprendre le pourquoi de mon attitude. Et ça n'arrangeait pas vraiment la situation. Non, vraiment, elle et moi, c'était impossible. Elle n'hésitait pas à m'envoyer des piques à la moindre occasion, piques auxquelles je ne me gênais pas de répondre. N'importe qui pouvait comprendre que l'on s'entendait comme chien et chat et je pense que ça les amusait un peu.
Tout les jours, on partait en groupe en ville pour aller chercher diverses choses dont on avait besoin. On se divisait en groupe et on passait la journée à faire ce qu'on avait à faire. C'était Tomas qui faisait les groupes. J'ai jamais trop su pourquoi il les changeait tout les jours. Mais ça avait l'air de lui tenir à cœur. Un jour il avait décidé que ce serait drôle de nous mettre toutes les deux dans un groupe, Juliana et moi. Nous nous étions toutes les deux insurgées quand on avait vu ça, et il avait rétorqué qu'il était temps qu'on fasse la paix toutes les deux et qu'il n'avait pas trouvé d'autres solutions. J'avais fini par fermer ma gueule en me disant que si je me contentais de laisser passer le journée sans broncher, ça se passerait pas trop mal. Mais Juliana n'était clairement pas de cet avis. Elle tenta de négocier avec son frère, mais niet : il avait décidé qu'elle passerait la journée avec moi et il ne changerait pas d'avis.
C'est ainsi que nous nous retrouvions, elle et moi à passer la journée ensemble. Nous marchions dans les rues de Callao, séparées l'une de l'autre par une distance raisonnable, sans piper mot. Je pense que ni elle ni moi n'avions l'envie de discuter avec l'autre. Tu parles d'un moyen de "faire la paix". Je ne savais pas où on allait, je me contentais de la suivre. Elle connaissait mieux le coin que moi. Au bout d'un moment, nous arrivâmes sur un terrain vague aux abords de la ville.

-T'sais, si ça t'fais tant chier qu'ça, c'pas la peine de te forcer à rester avec nous. On peut s'débrouiller sans toi.

Je lui jetai un regard interrogateur. C'était quoi son problème à celle-là ? Elle m'invitait à rester puis elle me disait de dégager de but en blanc, j'y comprenais plus rien.

-C'quoi ton problème ? Tu veux que je reste ou que jme casse au final ? Faudrait savoir cque tu veux. C'est gonflant à la fin.

A ces mots elle se retourna et me saisis par le col, plongeant ses yeux verts dans les miens, le regard plein de colère.

-Oh tu vas t'calmer direct miss solitaire. Jpeux pas blairer les gens égoïstes comme toi qui prennent pas conscience de la gentillesse des autres. On t'a soignée, on t'a offert une place dans notre bande et tu restes dans ton coin à profiter des autres ?! Viens pas pourrir l'ambiance du groupe et casse-toi si t'aimes tant être seule !

Elle était sérieuse là ? Maintenant qu'on était seules elle choisissait de péter son câble et de me cracher son venin à la gueule ? Mais pour qui elle se prenait la rouquine ? J'ai vraiment vu rouge à ce moment-là. Je lui saisis le bras pour la faire lâcher et je lui foutu une gifle, et ce sans piper mot. Elle était vraiment allée trop loin. Visiblement ma réaction ne lui avait pas plus, puisqu'elle se jeta sur moi en hurlant. Mais je ne me laissai pas faire. On commença alors à se battre, et j'étais même pas sûre de pourquoi. Je crois qu'on s'envoyait toute notre frustration entre nous. Devant les autres, on faisait en sorte de se retenir à des piques verbales, mais il n'y avait plus personne. Chaque coup reçu était prétexte à en redonner un. Je sais pas combien de temps ça a duré. Au bout d'un moment, nous restâmes allongées sur le sol, épuisées et blessées.

-Jdois avouer que tu t'défends mieux que ce à quoi jm'attendais...

Je pouffai de rire à ces mots. C'était tout ce qu'elle trouvait à dire ? Remarque, j'aurai pu dire la même chose. Bizarrement, ce combat m'avait bien défoulée et j"éprouvai un peu plus de respect à l'égard de Juliana. Cette dernière se releva,et fixa l'horizon, assise à côté de moi.

-Tu peux oublier ce que jt'ai dit tout à l'heure. Jme suis un peu emportée.

-C'est aussi d'ma faute. Y'a pleins trucs que jvous ai pas dit.

Je m'étais relevée aussi en disant ces mots. Juliana me jeta un regard interrogateur. J'avais hésité de leur parler de toute cette histoire. Je ne voulais pas les inquiéter inutilement. Mais je savais que si je devais rester avec eux, il serait mieux pour eux qu'ils soient au courant. Je cherchais juste le bon moment. Et maintenant me semblait pas mal.
Je lui expliquai alors toute la situation. Depuis la mort de mes parents jusqu'au moment ou je me suis enfuie de chez grand-mère.

-... et comme ça peut recommencer n'importe quand, j'avais décidé de rester seule pour n'impliquer personne d'autre. Jveux plus mettre les gens autour de moi en danger. Mais j'ai fini quand même par rester avec vous. Désolée.

-Wow je... jm'attendais pas à ça. Jme sens vraiment conne d'm'être énervée maintenant. Mais t'inquiète, on est là pour te protéger. Arrête de tout garder pour toi. Tu vas voir, tout ira bien.

Juliana me tapota l'épaule est esquissa un grand sourire.

-Perso, notre histoire à Tomas et à moi est pas si dramatique que la tienne. Notre père s'est tiré de la maison y'a quelques années et le nouveau mec de ma mère nous a foutu dehors. Ma mère ose pas se rebeller contre lui, donc on peut vraiment plus revenir.

Suite à ces mots, elle se releva et s'étira.

-Bon le soleil va se coucher, faut qu'on rentre. Allez go.

Je regardais au loin. C'est vraiment que le soleil commençait à disparaître derrière l'horizon. Au final, le plan de Tomas avait marché. On ramènerait rien de spécial à la planque, mais on s'entendait mieux maintenant, Juliana et moi. Je regardai Juliana s'éloigner de moi et me relevai. Lui avoir parlé de mon passé me faisait me sentir plus légère et cela me faisait du bien.

-Juliana... Merci de m'avoir écoutée.

-RAAAAAH, JE T'AI DÉJÀ DIT DE M'APPELER JULIA ! Juliana c'est un prénom de vieux. Oh faudra le dire au autres aussi, histoire qu'ils soient au courant.

Je pouffai de rire et la suivi. Une fois arrivée à la planque, je fit comme Julia me l'avait dit et racontait l'histoire que je lui avait raconté aux autres. Tous eurent la même réaction qu'elle et me dirent qu'ils me protègeraient tous ensemble. J'étais très émue de recevoir autant de soutien. Je pensais finir ma vie seule, et voilà que je m'étais trouvée une nouvelle famille qui, malgré le danger que je représentait pour elle, m'acceptait et jurait de me protéger. J'avais toujours un pincement au cœur en repensant à grand-mère et aux autres, mais j'avais encore de la place dans mon cœur pour une nouvelle famille. Je pouvais maintenant vraiment prendre le nouveau départ que j'étais venue chercher.
J'avais vraiment l'impression d'avoir trouvée ma place dans ce monde. Nous étions des enfants de la rue, mais ça ne nous empêchait pas d'être heureux. Nous avions juste besoin des uns des autres. Je passai mes journées en compagnie de Julia à récupérer de l'argent de manière plus ou moins -si ce n'est totalement- illégale grâce aux méthodes de vol à la tire et de vol à l'étalage qu'elle m'avait apprise. On était peut être un des duo qui rapportaient le plus du groupe, donc on bossait souvent ensemble. Faut dire, entre Julia et son imagination débordante couplée à son expérience du terrain, et moi avec mes années d'expériences de quand j'étais petite, les autres ne faisaient pas le poids. Parce que oui, ça ressemblait un peu à ce qu'on me forçait à faire quand j'étais gamine, avec en moins les sévices que je subissais si je ne ramenais rien et en plus une équipière pour couvrir mes arrières. Nous faisions les 400 coups pour ramener tout et n'importe quoi à la planque. Bien sûr, il nous arrivait de nous faire prendre, mais quand cela arrivait, on se débrouillait toujours pour échapper à la police et nous passions les jours suivants dans un autre coin jusqu'à se faire oublier. Et le soir, quand je rentrais à la planque, je soignais ceux qui s'étaient blessés dans la journée. C'était vraiment la grande vie.
Julia et moi formions un duo de choc. Depuis le jour où nous avions discuté, nous étions devenues inséparables. Elle m'avait même montré sa cachette personnelle : elle était située dans un cimetière de voitures. Elle avait aménagé une voiture avec ce qu'elle avait trouvé et ça faisait une petite planque pour 2 voire 3 personnes. Elle aimait beaucoup traîner dans le coin pour étudier les voitures. Elle me confia qu'elle mettait secrètement de l'argent de côté pour pouvoir se prendre un studio, ce qui lui permettrait ensuite de se trouver un taff dans un garage et avoir un salaire pour venir encore plus en aide au groupe. Je trouvais ça admirable de sa part. Ce jour-là on s'était même fait une promesse : un jour, toutes les deux, on sortirait de la rue et on trouverait des emplois stables, elle en tant que mécano et moi en tant qu'infirmière. Et avec nos salaires, on aiderait les enfants de la rue comme nous à pas vivre une vie plus facile que la notre. C'était notre nouvel objectif de vie. Pour célébrer notre promesse, on avait passé la nuit à faire la fête et à boire, pour se faire ensuite remonter les bretelles par les autres qui nous avaient cherchés pas tout, mais ça nous était égal.
Les années passèrent, et nous vivions toujours tous ensembles. Tomas s'était vu approché par un clan de la ville voisine, les Maras, qui nous avait proposé de nous occuper de quelques trucs pour eux en échange de belles sommes d'argent. Même si Tomas avait été hésitant au début, il avait fini par accepter, poussé par Julia et moi, intéressées par l'argent proposé pour financer notre projet. On avait même été chargées des missions qu'ils nous donnaient. C'était principalement du transport d'armes depuis le port jusqu'à la ville voisine, rien de bien sorcier pour nous. L'argent ramené ainsi nous permettait de nous payer des couvertures et de la bouffe d'un peu meilleure qualité. Et l'idée d'aider un vrai gang était quelque peu exaltante, si bien que nous avions eu dans l'idée d'arrêter de nous qualifier de "groupe" pour dire "gang" à la place. Nous étions de vrais gamins, nous trouvions ça trop cool d'être des "bad guys". Même si en soit ça ne changeais rien de ce que l'on faisait avant. Jme souvient même qu'on avait fini par aller voir un pote de Tomas qui était tatoueur pour se faire tatouer un symbole pour montrer notre appartenance à notre "gang". Nous avions opté pour un serpent qu'avait dessiné Gina, une fille un peu plus jeune que moi. Julia se l'était fait faire sur l'épaule droite, et moi au dessus de la poitrine, sur la gauche. On se sentait tous plus proche les uns des autres. Julia et moi les avions même montrés à nos interlocuteurs chez les Maras tellement on en était fières. Ils en avaient certainement rien à foutre, mais c'était pas grave. Ah, c'était vraiment la bonne époque.
Et j'aurai aimé que cette histoire se termine ici. On dirait que Julia et moi auraient mené notre projet à bien et qu'on vivait heureuses. Oh comme j'aurais adoré. Malheureusement, le destin avait d'autre plans pour moi. Nous étions, comme à notre habitude, parties en mission. Nous devions transporter des "marchandises" pour le clan des Maras depuis le port jusqu'à la sortie de la ville. Rien de bien inhabituel. Seulement, quand nous fûmes revenues à la planque, un spectacle affreux nous y attendait. Je ne vais pas y aller par quatre chemin : il y avait du sang partout, et les corps de nos compagnons étaient éparpillés par-ci par-là. Gina, Paolo, Tomas... Tout le monde était mort. Julia courut aux côtés de son frère en hurlant, ne comprenant pas ce qu'il s'était passée, pendant que moi je restai plantée là, à contempler le spectacle, incapable de bouger. Je sus immédiatement. Ce que je redoutais le plus était arrivé. Mon passé m'avait rattrapé une nouvelle fois. Et cette fois, il n'avait pas fait dans la dentelle. Je me détestais de n'avoir rien fait pour arrêter ça avant qu'il ne soit trop tard. J'aurai du me douter que ça allait arriver un jour. Mais j'avais préféré ne pas m'en soucier et me concentrer sur le reste. Je tournai les talon et m'éloignai de la scène. J'allais y mettre fin aujourd'hui. J'allais faire quelque chose, quitte à y perdre la vie. Julia m'interpela, me demandant ou j'allais. Sans me retourner, je lui sommai de rester planquée ici et filai sans lui laisser le temps de répondre.
Je me doutais qu'ils étaient encore dans le coin. Je ne savais pas où chercher, alors je checkais tout les endroits qui me venaient à l'esprit. je finis par arriver sur un terrain vague, où se tenait le salopard à qui j'avais crevé un œil il y a des années. Il avait une arme qu'il braqua sur moi la seconde où il me vit.

-Te voilà enfin sale garce... Ça fait des années qu'on s'est pas vu, Tu te souviens de moi ? Ou tu veux que je te rafraîchisse la mémoire ?

-C'est quoi ton putain de problème, à chasser une gamine qui t'as filé entre les doigts y'a plus de 10ans ? T'as vraiment rien d'autre à foutre ? Après tout cque tu m'as fait subir, un oeil c'est pas un gros prix à payer crois-moi.

-Tu m'as coûté un œil et ma place de pouvoir, donc ouais j'ai qu'ça à foutre ! J'ai perdu le respect d'mes hommes de mains qui m'ont destitué, et depuis ce jour je rêve que d'te crever ! Alors crois moi que quand j'ai appris que les Maras employaient des gosses pour transporter leur matos dont une qui te correspondait parfaitement, crois-moi que j'ai direct foncé pour les retrouver ! D'ailleurs ta copine rousse est pas avec toi ?

-Elle n'a rien à voir avec cette histoire, t'as pas intérêt à la toucher.

-Ha ! Tu crois qu't'es en position de m'donner des ordres, ptite pute ?! Remarque, jme suis bien défoulé avec tes autres ptits copains. Si tu msuis sans faire d'histoire, ptêtre bien que jla laisserais.

Je savais pertinemment qu'il mentait. Éventuellement il en finirait avec moi avant de s'occuper d'elle. Mais n'ayant rien pour me défendre, je n'avais pas tellement le choix. Au pire, si jle suivait, je trouverais peut être un moyen d'en finir avec lui avant qu'il n'en finisse avec moi. Il n'allait certainement pas me tuer de suite de tout manière, j'aurai sûrement le droit à une longue séance de torture. Je me résignai à réduire la distance entre nous, prête à me rendre. Soudain, j'entendis un bruit sourd et le vit tomber à terre. Je me retournai et vit Julia avec, entre ses mains, un pistolet encore fumant. Je savais même pas d'où elle sortait ce flingue.Cette abrutie avait certainement décidé de ne pas m'écouter et était venue à mon secours. Et avec ça, mes ennuis étaient terminés. Certes, le gang était mort, mais Julia était encore à mes côtés. Et si elle était là, j'avais le sentiment de pouvoir tout accomplir. Tant qu'elle était à mes côtés, tout irait bien. Soulagée, je me mis à courir vers elle.
Mais bien évidemment, ça ne pouvait pas finir aussi bien. Un autre bruit sourd résonna, et cette fois, c'est Julia qui tomba à terre. Ce sombre connard avait utilisé le peu de forces qu'il lui restait pour tirer un dernier coup de feu. Impossible de savoir à qui la balle était destinée, mais elle avait atteint le ventre de Julia. Je n'arrivai plus à fonctionner correctement. Je fonçai droit vers elle pour constater la blessure. Malheureusement, il ne l'avait vraiment pas ratée. J'appuyai dessus pour stopper l'hémorragie, mais je voyais bien que cela ne suffisait pas. Elle avait besoin d'un hôpital où elle ne survivrait pas, et je n'avait pas moyen d'en contacter un rapidement. Ma vision était troublée par les larmes qui coulaient de manière incontrôlée de mes yeux. Je n'arrivai plus à réfléchir. Mais rien n'y faisait. Julia essayait de me dire quelque chose, mais je ne l'écoutais pas. Je hurlais. Je voulait que quelqu'un vienne nous aider. Mais personne ne vint. Julia utilisa alors ses dernières forces pour  se hisser au niveau de mon oreille et m'y murmurer ce qu'elle avait à me dire. Je n'ai pu retenir que quelques phrases de ses dernières paroles. "Ce n'est pas de ta faute.". "Désolée de ne pas pouvoir tenir notre promesse.". "Tire-toi avant que la police arrive". C'est sur ces mots qu'elle poussa son dernier soupir, et c'est ainsi que la personne la plus importante à mes yeux mourut dans mes bras et que ce qui devait être la meilleure journée de toute ma vie devint la pire. Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Mue par une volonté inconnue, mes jambes me portèrent loin de cette scène abominable. Quelques minutes après m'être éloignée, j'entendis les sirènes de polices sur les lieux. J'avais eu un parfait sens du timing, mais sur le coup, j'en avais absolument rien à foutre.
Mes jambes me portèrent jusqu'à notre cachette secrète, au cimetière d'automobiles. Je m'y glissait et restai là, à contempler le plafond de la voiture, à ressasser ce qu'il venait de se passer. Je n'avais plus aucune larme à pleurer. J'espérai que tout cela ne soit qu'un horrible cauchemar. Je fouillai nos différentes cachettes à la recherche d'une quelconque bouteille d'alcool, et lorsque j'en trouvai une, j'en bu le contenu sans aucune modération. C'était ma manière de supporter mon chagrin. Au bout d'un moment je finis même pas m'endormir tellement j'étais saoule. Je rêvai de Julia. De tout les moments que l'on avait passé ensemble. Mais toutes ces scènes semblait s'éloigner de moi, et plus j'essayai de m'approcher, plus elles me semblaient loin. Au bout d'un moment, je me retrouvais seule agenouillée dans le noir complet. Et c'est à ce moment-là que ses dernières paroles, que je n'avais pas bien saisies, résonnèrent dans ma tête :


« Jsais que tu t'sens fautive ce qui nous est arrivés, mais c'est pas de ta faute. C'est de la faute de ces salopards qui t'ont pourri la vie. Mais c'est fini maintenant. Désolée de ne pas pouvoir tenir notre promesse, jvais devoir t'laisser t'en charger seule. Tu es libre maintenant. Jveillerais sur toi d'où jserais. Maintenant, tire-toi avant que la police arrive. »


Je me réveillai en sursaut, les larmes aux yeux. J'avais très mal à la tête à cause de l'alcool, et mon estomac criait famine. Je ne savais pas combien de temps s'était écoulé. Les paroles que j'avais entendues dans mon rêve me restèrent un moment à l'esprit. je m'efforçai à sortir de ma planque afin de trouver de quoi bouffer. Dehors, le soleil pointait le bout de son nez. Je fis un rapide aller-retour pour acheter un snack à la supérette du coin avec les 3 sous que j'avais sur moi. Je m'assis sur le capot d'une voiture pour profiter de la fraîcheur matinale tout en mangeant. Il me fallait un plan d'action pour la suite. Encore une fois, je ne savais où aller ni que faire. Je pouvais peut être retourner chez grand-mère, vu que la raison pour laquelle j'étais partie à la base n'existait plus. Mais je n'étais pas sûre d'avoir encore une place là-bas. Ah, mais j'avais la promesse que j'avais faite avec Julia à tenir. Je ne savais pas si j'avais assez de thune pour prendre un studio, à voir. Remarque, l'argent du gang me revenait de droit, à moi la seule survivante. Avec ça plus nos économies, je devais avoir un sacré pactole. Mon plan se construisait comme ça : j'allais d’abord récupérer mon fric, et je filerais rendre visite à mon ancienne famille. Ensuite, j'aviserais.
Lorsque j'arrivai au port, je pu constater des voitures de police stationnées partout. Et merde, j'aurais du m'en douter, avec la boucherie d'hier, ça allait grouiller de flics. J'allais devoir revenir plus tard. A la vue de cette scène, les souvenirs d'hier vinrent me frapper de plein fouet et j’eus envie de vomir. Je me contint et me dirigeai ensuite vers la gare, afin de prendre le train vers mon ancien chez moi.
Une fois arrivée dans le village, un sentiment étrange m'envahit : tout avait changé en 7ans, mais en même temps, tout me paraissait ci familier. Je retrouvai assez facilement le chemin jusqu'à chez grand-mère que j'avais emprunté un milliard de fois. Je ressenti de la nostalgie alors que j'observai ces environs si familiers. Quelques minutes de marche plus tard, j'apercevais la clinique de loin. Et quand je vis des enfants jouer sous le regard d'autres gamins plus âgés, que je reconnaissais, je compris que je n'avais plus ma place ici. Les ptits gars que j'avais laissé avaient bien grandis et s'occupaient à leur tour des plus jeunes. Il avaient bien avancé sans moi Je ressentait une pointe de fierté en les voyant. Puis je repartis aussi silencieusement que j'étais venue. Il ne me restait plus qu'une option maintenant : trouver un taff et un logement avec le fric que j'avais. Mais pour ça, j'avais besoin du fric que Tomas gardait dans la planque, et avec les flics qui grouillaient, il allait falloir attendre plusieurs jours avant de le récupérer.
Les jours passèrent. J'avais réussi à récupérer l'argent que les policiers n'avaient heureusement pas trouvé, et j'avais cherché du taff dans les villes environnantes, sans succès. En même temps j'avais 0 diplôme, c'était évident que ça allait pas être de la tarte. J'avais fini par entendre parler d'une rumeur comme quoi la prison de Luriguancho avait l’embauche facile et qu'ils recherchaient notamment du personnel infirmier. C'était pas le taff de rêve, mais à ce stade, j'avais rien à perdre à y postuler. J'avais réussi à décrocher un entretien, et j'y étais allée cash : je leur avait dit d'entrée que je n'avais pas de diplôme, mais que j'avais quand même des connaissances dans le domaine, et qu'avec un peu de formation, je serai opérationnelle. Bref, j'avais tout fait pour me vendre quoi. Visiblement, les rumeurs étaient vraies : après quelques échanges, j'avais le poste. Oui, comme ça. J'étais assez surprise, mais bon, au moins j'avais une rentrée d'argent.
Je me retrouvai alors face à un nouveau problème au niveau de mon identité : que ce soit pour la demande logement ou pour mon nouveau job, j'avais besoin d'un nom de famille, que je n'avais plus depuis maintenant longtemps. J'avais oublié le mien quand j'étais petite, et dans la rue, j'en avais pas trop besoin. Alors que je réfléchissais à la question, j'assistais régulièrement aux enterrements de mes camarades de gang. Étant en partie responsable de leur mort, je m'y sentais obligée. Comme nous étions des enfants de la rue, il n'y avait jamais grand monde, ce qui rendait ma présence encore plus importante à mes yeux. J'étais la seule membre de leur nouvelle famille encore en vie.
En dernier arriva celui de Julia et Tomas. C'était le plus douloureux pour moi, j’eus du mal à retenir mes larmes. Après la cérémonie, une femme m'aborda. Elle disait s'appeler Alma Lanero, et être la mère de Julia et Tomas. Je l'avais déjà aperçue une ou deux fois alors qu'elle venait prendre des nouvelles de ces enfants. Je ne savais pas trop quoi penser de cette femme. Ses enfants vivaient à la rue, elle leur rendait visite mais ne les logeait pas pour autant, c'était bizarre. Mais eux ne lui en voulaient pas, alors j'avais décidé que moi non plus. Elle me demanda si j'étais une amie de sa fille car je le disait quelque chose. Elle m'invita ensuite à aller boire un café, car elle avait des choses à me dire. J'acceptai.

-Je suis vraiment désolée pour ce qui vous est arrivé... Ce doit être dur pour toi aussi.

Je ne répondit pas et hochai juste la tête. Je me retint de pleurer devant elle, et je pense qu'elle faisait la même chose.

-Je voulais te remercier pour tout ce que tu as fait pour mes enfants... et te donner ça. Les policiers me l'ont donné quand ils m'ont rendu leur affaires personnelles, mais je pense qu'il devrait te revenir.

Elle me tendit alors un collier avec un pendentif rectangulaire, que je reconnu tout de suite. Il appartenait à Julia, et j'avais le même autour du cou. C'était un jour où on avait trouvé deux colliers avec des pendentifs similaires, du genre de ceux  où on peut mettre une photo dedans. On avait alors pris des photos dans un photomaton du coin et on les avait mises dedans, en signe de notre amitié. En le voyant, je ne pu plus me contenir et explosai en larmes. Alma vint alors s'asseoir à côté de moi et me frotta le dos pour me réconforter, sur le point de pleurer elle aussi.

-Je suis vraiment désolée de ce qu'il s'est passé. Si je peux faire quoi que ce soit pour t'aider, n'hésite pas.

Je continuai de pleurer un moment. Et elle resta avec moi tout du long. Je révisai mon jugement sur elle. Pour être capable de rester avec une amie de sa fille morte, en train de pleurer de toutes ses forces pendant plus d'une heure, et ce sans exploser elle aussi, elle devait être incroyablement forte. Elle me tendit un mouchoir et j'essuyai mes yeux et me mouchai. Entre deux hoquets, je lui adressai les mots suivants.

-A vrai dire... Il y a quelque chose que je voulais vous demander. J'ai voulu me faire faire des papiers d'identité pour recommencer ma vie, mais j'ai besoin d'un nom de famille, que je n'ai pas. J'aurai voulu prendre le votre, en honneur à Tomas et Julia, mais je voulais avoir votre permission.

Elle me donna sa permission avec grand plaisir. Nous discutâmes encore quelques instants de Julia et Tomas, évoquant les bon souvenirs que nous avions d'eux. Puis, quelques heures plus tard, essuyant mes dernières larmes, je quittai le café, ravie d'avoir pu entretenir cette discussion avec elle. J'avais maintenant tout ce qu'il me fallait pour commencer ma nouvelle vie.
Et c'est ainsi que je devint celle que je suis aujourd'hui : Iris Lanero, 20ans, infirmière à la prison de Luriguancho. J'espère que mon histoire, aussi triste soit-elle, vous a plus. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai du travail qui m'attends.



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Lanero Iris


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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?! [Lanero Iris] [FINI]   Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?! [Lanero Iris] [FINI] Icon_minitimeLun 20 Mai - 23:46

J'ai enfin fini... J'arrive pas à croire que j'ai écrit un truc aussi long...

Je laisse le soin à mes chers collègues de me valider en bonne et due forme ♥
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?! [Lanero Iris] [FINI]   Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?! [Lanero Iris] [FINI] Icon_minitimeLun 27 Mai - 14:25


DIX ANS PLUS TARD-

Je suis désolé du temps de réponse, j'étais pas mal occupé !

Je viens tout juste de finir ta fiche et, bon dieu, j'aime trop. J'ai vraiment eu de l'émotion, la gorge nouée et j'ai manqué de verser une larme à la fin tant c'était prenant. Ton écriture à tant évolué, t'es vraiment une grosse dingue !

J'ai le plaisir et l'honneur de valider une fiche aussi belle et complète, j'ai hâte de faire son p'tit pôpa et qu'on refasse une rerencontre un peu plus élaborée qu'un vieux "oh tiens ta carte d'identité- ... Métémafie" pfrpfrpfr

Et au plaisir de jouer avec toi avec le p'tit Ryan qui aura sûrement largement besoin de tes soins !

Tu peux désormais faire le p'tit tour habituel, faire ta fiche de lien et go rp ma p'tite femme !
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