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 Une touche de verdure { Eamon F. Ryan

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Eamon F. Ryan


Eamon F. Ryan
► Theme song : Temposhark ; Irresistible.
► Date d'inscription : 09/05/2019
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• Piercings et tatouages : Un piercing au nombril, plusieurs aux oreilles



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MessageSujet: Une touche de verdure { Eamon F. Ryan   Une touche de verdure { Eamon F. Ryan Icon_minitimeSam 11 Mai - 1:17



Une touche de verdure { Eamon F. Ryan Sr0t


Eamon Finian Ryan



• Sexe ; Masculin
• Âge ; 25 ans
• Origine ; Péruvien - Hongrois
• Motif d'incarcération ; Homicides volontaire, vols à l'étalage et viol
• Sexualité ; Homosexuel
• Groupe ; Dissident
• Emplacement du Bracelet ; Cheville gauche


• Ton sport préféré ; La danse.
• Ton fétiche ; C'est privé ça. Si tu veux en savoir plus, j'suis dans la cellule 32.
• Thé ou café ; Café, d'office.
• Sucré ou salé ; Mhn. Quand même le salé !
• Ton habit préféré ; Les chaussures. À talons, de préférence.
• Ta série préférée ; Y en a vraiment beaucoup... mais j'ai une préférence pour les reportages animalier !


Description ;


« Hé, ça fait pas un peu prétentieux de parler de soi-même ? C'est bon, c'est bon, j'y vais.

Bon, on commence par où ? Le fait que je sois un maniaque incompris ou bien que je sois aussi adroit qu'une mouche bourrée ? Faut bien en rire, sinon je serais sûrement plus d'ce monde ! Mais bon, soit, si tu veux en savoir plus, j'vais faire un effort.

Je suis pas le genre de gars qui se prend trop la tête. Pour dire, quand je rencontre quelqu'un, j'attends quelques jours pour me faire une p'tite idée et si ça va pas, ça va pas, j'irais pas par quatre chemins pour dire si oui ou non j'apprécie le gars. Après, faut pas croire, je suis pas non plus le genre de connard qui va tout faire pour lui mettre la pâtée du siècle ! Enfin, reste à voir si le mec m'a fait un sale coup ou pas. Au final, c'est juste une question d'principe.

Qu'est-ce que j'peux dire de plus ? Sérieux, c'est pas ouf comme questionnaire. Ah, bah tiens, j'en ai touché un mot au début alors, pourquoi pas continuer là-dessus ? J'ai toujours été un putain de maniaque de la propreté. Nan, j'suis vraiment sincère ! Quand j'me fais chier, j'ai tendance à ranger et à nettoyer ce qui pourrait être susceptible de prendre la crasse. Ma cellule est toujours nickelle chrome, le lit refait et ce, exactement comme dans l'endroit piteux où je dormais avant d'arriver ici. C'est plutôt un bon point, car avec l'observation des chambres matinales, vaut mieux être clean. Quoi d'autre ? Ah, j'me colore souvent les cheveux. Je peux pas dire que c'était une décision réfléchie, mais suite à ce putain de gage, j'arrive plus à me revoir avec ma couleur initiale. C'est un espèce de brun bien foncé, de la même couleur que mes sourcils ou le bouc qui traîne sur le bout de mon menton, d'ailleurs.

C'est comme la routine d'aller à la salle de sport. Je fais de la musculation depuis déjà trop longtemps et je me verrais mal d'arrêter de tenir la forme. En vrai, c'est plutôt une sorte de rituel, j'vais faire mes exercices, puis j'reviens et ainsi de suite. Heureusement qu'en taule on peut garder la forme, car j'aurais vite pété un câble ahah ! J'suis plutôt du genre à me sentir comme un lion en cage. J'avais l'habitude de lancer des défis à la con pour faire des courses ou bien de sortir dans plusieurs bars. Rester dans une cellule, c't'un peu naze à côté, vous voyez le genre ?

Après faut pas croire, j'suis quand même bien agile ! J'adore la danse, que ce soit la breakdance ou la pole-dance. Dur à croire, héhé, mais c't'à vous de décider si j'dis vrai ou faux. Quitte à entrer dans les confidences, j'pense bien que l'élément que je préfère porter, ce sont des bonnes chaussures. Que ce soit des bottes ou bien des talons hauts. Vous m'croyez toujours pas ? Ahah, c'est mignon !

Sinon, c'était quand même drôle le jour où ils ont dû m'apporter ma tenue. J'avais trop de mal à l'enfiler au niveau de mes épaules, alors j'ai attendu quelques jours avant de recevoir la définitive. Je suis assez musclé, j'ai un piercing au nombril et beaucoup se foutent de ma gueule là dessus. Hé, pourtant il est beau, nan ? J'sais pas, j'l'aime bien. En parlant de piercings, j'en ai aux oreilles, mais ça, j'pense que tu l'avais remarqué. D'ailleurs, j'ai celle de gauche complètement pétée à cause d'un connard qui m'en a arrachée une. Vous aurez pas voulu voir ça, c'était pas très propre. Et depuis, je deviens vraiment fou quand on me la touche.

Ah, les cicatrices ! J'en ai pas mal, mais j'avoue, j'ai plus compté depuis longtemps. Y en a par-ci par-là sur le torse, dans le dos, sur les bras et la plus visible, c'est celle de mon oeil gauche. Et encore, j'ai eu de la chance de pouvoir garder le globe oculaire ! En vrai, ça a été tellement mal soigné et j'ai pas eu le temps d'aller voir un médecin, alors on a fait avec les moyens du bord. J'impressionne ou je dégoûte vite les gens, mais je m'en cogne un peu.

Tout comme le fait que j'assume pleinement mon homosexualité. Hé, faut toujours y venir à cette question de merde, j'ai déjà testé avec des femmes, mais ça n'a jamais été ma tasse de thé. J'y peux rien, j'suis pas fan. Qu'est-ce que je peux dire de plus, là ? Je touche à la fin, non ? Bon, y a aussi le fait que je fume comme un camionneur, mais ça vous l'avez déjà remarqué, ahah ! »



Histoire ;


« Un jour, j'ai levé les yeux vers le ciel et je me suis demandé ce que je foutais là.

Imaginez votre pire cauchemar à l'âge de dix ans. Ah, certains sortent après l'école, rentrent chez eux et s'empressent de s'affaler dans le canapé en essayant de frauder la case des devoirs. D'autres attendent patiemment le bus scolaire, avant de se faire accueillir par leurs parents. J'aurais aimé pouvoir vivre ça, sincèrement ! Malheureusement, on était beaucoup trop pauvres. C'était quand même la bonne époque ! Notre mère ou plutôt, comme j'aime l'appeler, Anya nous racontait souvent des histoires, à mes deux sœurs et moi. On faisait des cabanes sous les draps et on prenait des lampes torches où elle nous apprenait à lire chacun notre tour. C'était le petit moment de fierté, du grenier de notre petite bicoque. Un lieu comme protecteur, caché du monde entier.

Mes sœurs étaient certes, plus âgées que moi, mais l'ambiance était au rendez vous. Les journées étaient vides si on ne courraient pas dans tous les sens, coursant après le chien ou, à nouveau, en essayant de tromper le voisin de nos conneries. Quand je le dis, que j'aimerais y retourner, c'était pas pour rien. On pouvait chaparder, grimper et faire les singes tant qu'on le voulait. C'était sans compter toutes les fois où les jumelles ont tenté de m'habiller comme une poupée. Bon, c'est assez gênant dit comme ça, mais on était gosses.

Où j'en étais ? Ah, oui. C'est la partie que j'aime le moins.

À vrai dire, j'étais trop petit pour me rendre compte de ce qu'il se passait. Notre père n'était plus là et Anya nous répétait qu'il avait été puni par la justice. Mais, entre nous, je pense qu'il la battait.

Les jours passaient et, au fur et à mesure du temps, je la voyais dépérir. On passait de moins en moins de temps avec elle et, passant le cap des neuf ans, mes sœurs et moi-même l'observons fermer les volets, faire le tour de chaque porte de la maison. C'était angoissant, lorsqu'on se rendait compte de ce petit rythme qui s'installait jour après jour. Les étreintes étaient fortes et je me rappelle de ses yeux qui semblaient perdus dans une émotion qui m'était beaucoup trop étrangère. Je comprenais rien et les frangines non plus.

Puis, la pire journée de ma vie, ah ! Enfin, l'une des pires, ahah !

On était dans le jardin lorsque Anya nous attrapa le bras fermement. Sans comprendre, on l'avait tous suivie, jusque dans le grenier. Sa poigne était tremblante et elle envoya Aiko et Laka à l'étage, leur demandant de se cacher et de ne surtout pas bouger. Comme il n'y avait pas assez de place, elle m'ordonna de rester le plus proche d'elle et de me planquer sous l'évier de la cuisine. C'était un vieux taudis, sans beaucoup de meubles, mais ça faisait l'affaire.

J'avais rien vu, mais j'ai pu entendre un énorme BAM ! Un fracas qui devait sûrement être la porte d'entrée, puis des insultes. La voix d'Anya était enrouée, énervée et ça passait d'un ton élevé à des paroles plus basses. Du coup, j'dois avouer ne pas avoir compris grand chose, mais du peu que je me souvienne, c'était pas très glorieux. Y avait aussi la voix d'une autre femme, peut-être quelqu'un à qui elle devait des comptes ? J'en savais trop rien à ce moment là, c'est pas à dix ans que je me serais douté qu'un jour je devrais vivre ce cauchemar.

Cette meuf là, c'était la femme de mon père, l'homme qui avait débarqué comme un demeuré. Sûrement une histoire de dettes, d'infidélité, de vieux couple de merde, quoi.

J'étais toujours fourré dans le petit placard, en train d'écouter avec l'oreille presque collée à la porte. Et là, ça commençait à s'envenimer. Les coups ont sûrement volé et j'ai entendu notre mère hurler, des chaises se faire renverser. Des insultes que je n'avais jamais entendues, puis enfin, les bruits se rapprochèrent. Paniqué, je me souviens que j'avais reculé jusqu'au fond de l'armoire, comme si ça allait suffire à me planquer plus que je ne l'étais. C'était terriblement noir, si ce n'était quelques brides de lumières qui dépassaient des charnières. Tsk. Si j'avais eu la carrure que j'ai maintenant à ce moment là, faut pas croire que je serais resté planté là dessous ahah !

Sérieusement, j'étais trop tétanisé pour faire quoi que ce soit, surtout lorsque j'ai entendu la fin. Je pourrais pas décrire ça, en vrai, c'était bien trop dégueulasse. J'avais les mains sur mes oreilles, les serrant le plus fort possible comme si ça pouvait effacer les cris. Puis le rire de cette femme qui me débectait, à croire que j'pourrais encore m'en souvenir à l'heure qu'il est.

J'étais tellement en transe avec moi-même qu'après quelques instants, il faisait vraiment super calme. Quelques heures s'était sûrement déjà écoulées et, retirant mes caches-oreilles, j'avais encore attendu. »

Un silence se mimait alors que Ryan fronçait les sourcils, écœuré lui même par son imagination bien trop réaliste.

« J'avais appelé Anya, d'abord doucement. J'osais pas, faut dire, je flippais à l'idée d'ouvrir la porte de peur de voir un monstre débarquer devant moi, ahah! C'est un peu con dit comme ça, mais quand on est gosse, c'est jamais la même chose qu'avec le recul d'un adulte.

Après, on peut dire que la vision n'a pas été des plus attirantes. J'ai poussé la porte avec la pire des lenteurs du monde, puis j'ai finalement osé laisser passer ma tête. En vrai, y avait plus personne. Du coup, je suis sorti et j'entendais réellement plus rien.

Je l'ai appelé une seconde fois, avec un peu plus d'insistance, sauf qu'aucune réponse n'était parvenue jusqu'à moi. La seule chose que j'ai vu c'était son corps sur lequel je me suis précipité, en me cassant la gueule par la même occasion. La scène était dégueulasse, y avait du sang trainé sur quelques mètres, un sale couteau de cuisine et à mon avis, la personne qui s'en était chargé devait vraiment la haïr. Pour quelle raison ? J'en sais toujours foutrement rien. Mais j'ai jamais autant chialé que ce jour là. Je l'ai secoué plusieurs fois, puis en voyant qu'elle ne se réveillerait plus, j'ai pensé à mes sœurs.

Les escaliers ne m'ont jamais semblé aussi longs et le grenier si effrayant que ce jour là. Tout était vide et je ne savais pas où s'étaient cachées Laka et Aiko. Alors, je pense que je suis resté sans rien faire quelques heures, avant de sortir par l'arrière.

Pour le coup, je dois avouer que c'est un peu le trou noir, je me souviens plus trop de l'état par lequel j'étais passé. En tout cas, je me sentais mieux à l'extérieur, j'avais besoin d'air et j'ai commencé à errer dans les rues de Comas, sans vraiment de but précis.

Je me souviens avoir repéré un coin que j'espérais reculé, derrière une boutique et une boulangerie qui traînaient dans la rue où avec Anya, on allait toujours acheter des beignets. C'était bête, mais ça me réconfortait en une part.

J'observais juste les gens passer, fixant leurs jambes qui tapaient le sol en un rythme effréné. C'est dingue à quel point le temps m'a semblé rapide, j'avais même pas vu la journée se terminer ! Mais je me souviendrais toujours d'Azucena qui était sortie par l'arrière boutique, verrouillant derrière elle. En fait, elle me connaissait bien sans trop me connaître et je me rappellerais toujours son étonnement en me voyant tout seul dans mon coin.

C'est à ce moment là que ma seconde vie a commencé, ahah ! C'était un souvenir assez chaleureux. Mis à part le passage de l'interrogatoire, des questions sans réponses et de mes nuits douloureuses, je ne peux pas me plaindre après avoir eu tant de chance de tomber sur cette personne que je remercie encore aujourd'hui.

J'avais droit à mon lait chaud, mes beignets préférés et en guise de remerciement, je m'étais mit à travailler dans la boulangerie. C'était devenu une petite routine et j'accueillais les clients avec le sourire, essayant sûrement d'essuyer mes peines avec ces nouveaux souvenirs. Puis, finalement, y avait ce client. Ce gars un peu plus grand qu'elle, avec des piercings aux oreilles, un côté rasé et je me souviens que sa drague était aussi nulle que la mienne à mes débuts, ahah ! En tout cas, il l'aimait comme pas possible, sauf qu'elle était tout sauf réceptive à ses attentes.

Je peux comprendre après, il était pas du tout son genre, mais mis à part ses venues quasi tous les jours, il était pas si méchant que ça. Enfin, jusqu'à ce que j'atteigne quoi... Douze ans ? C'est à ce moment là où j'ai commencé à prendre des mauvaises directions. Bon, je dis pas que ça s'est fait en un jour, non plus. En tout cas, y avait deux gamins que j'avais rencontré, on avait plus ou moins le même âge et on s'amusait à courir dans les rues. Tout le monde nous demandait de déguerpir, on était un peu la misère de la cité ! C'était les trois sales gosses orphelins qui s'amusaient à faire des mauvaises blagues et à rester un peu trop proche des adultes de temps en temps. Puis, petit à petit, on croisait Rénan, le gars de la boulangerie qui passait de plus en plus dans le coin.

J'pense surtout qu'il a voulu se rapprocher de moi pour montrer à sa dulcinée qu'il était un bon gars, ahah, quel connard ! Et comme j'étais gamin, j'étais content de faire partie de la cour des grands. Enfin, quand je dis ça, je parle surtout du gang qu'on avait rejoint. Aaah, c'était trop cool ! C'est ce qu'on se disait avec Kyllian et Jordan. Après tout, on a toujours grandi dans la rue, enfin presque. J'avais toujours eu un peu d'aide d'Azucena qui me courrait après quand il pleuvait et me jetait une serviette au visage pour que je me sèche en évitant de tout dégueulasser ahahah !

C'était la bonne vieille époque. Mais si j'ai été coffré, c'est pas pour rien. Alors entrons dans le vif du sujet.

Le but, c'était de se ramener un peu de thune. Sauf que dans la panique du moment, j'ai voulu assommer un gars. Et c'est ainsi que j'ai tué une personne à l'âge de mes quinze ans. En vrai, on avait déserté comme jamais et on s'est caché dans les jupes du gang qui se sont chargé du reste. Je me vois encore trembler et revoir le cadavre couché sur le sol, puis le sang. C'est une vision des choses qui m'a changé la vie... En bien ou en mal, c'est à vous d'voir.

Les journées et les nuits étaient longues, beaucoup trop longues. La scène m'avait un peu trop marqué, je rêvais souvent d'Anya et je faisais des angoisses régulières. Combien de fois Kyllian ne m'a pas réveillé en panique ! C't'un bon gars, ce p'tit là. Mais... mes soeurs me manquaient et le vide commençait à se placer.

Alors j'essayais de me changer les idées. La boisson est arrivée dans ma vie, ahah ! C'est à seize ans que j'ai commencé à la croquer à pleine dents. On faisait des soirées avec les gars et je me faisais petit à petit une place au sein du groupe. Enfin, en tant que pseudo adulte quoi, vous voyez l'genre !

Et ça recommença. Une autre ribambelle de merde, puis deux cadavres. J'étais doué à la batte et au couteau, en tout cas là c'était une guerre avec Los Malditos, l'autre gang qui commençait à nous chercher des misères. Cette fois-ci, c'était une histoire de hangar. À cet âge là je pigeais pas trop de quel genre de marché c'était, mais on nous avait balancé de quoi se battre en cas de besoin. Et j'en ai achevé deux. Encore une fois, je tremblais, mais j'devais me contrôler, c'était pas fini. Jordan m'avait relevé d'un coup sec et m'a traîné jusqu'à l'arrière pour se planquer. Ça dégénérait et on pouvait rien y faire. C'est seulement lorsque nos gars on été tabassés à mort que le calme était revenu.

La nuit fut longue. Ou courte, chacun avait sa façon de la vivre. Après ça, on s'est fait tout p'tit. On a stoppé les échanges pendant quelques temps, histoire de se refaire une petite place. On avait rencontré ce gars, Sam. C'était quelqu'un qui paraissait bien et qui nous a aidé pendant quelques temps avant qu'on le hisse au nom de pseudo leader. Il donnait les directives et on les suivait, car on savait que c'était pour la bonne cause.

J'avais quoi, dix-sept ans ? Sûrement, un truc du genre, quand on a commencé à faire des jeux à boire. J'étais complètement pété et Kyllian m'avait ramené des boucles d'oreilles dorées. J'avais pas le choix, c'était le gage, il m'a choppé l'oreille et il m'a dit, allez, fais pas ta chochotte !

Sauf que oh, j'avais p'tetre pas envie d'avoir les oreilles percées. Et puis me voilà maintenant, avec les deux trouées de partout, c'est ironique nan ? Bon, pour en revenir à ce moment, il m'avait fait un mal de chien. J'avais eu des patates comme lobe pendant un temps avant de porter fièrement ces trois boucles dorées. Puis, les soirées se suivaient. On vivait un peu plus sereinement et hormis les entraînements habituels, on ne faisait que fréquenter les bars.

C'est là bas que j'ai commencé à danser. Au début, j'avais fait de la breakdance avec Jordan, trop impressionné par son don. Il me donnait des cours et ça a souvent été la croix et la bannière pour me faire reproduire les pas ! Sam prenait ses instruments de musique et souvent on se retrouvait dans notre vieil entrepôt pour se détendre un peu... Jusqu'à ce que je rencontre une meuf bien sympathique. C'était quoi, l'histoire d'une soirée ? Dans un vieux pub au coin de la rue. J'ai décidé à ce moment là de me la pécho, mais c'était pas gagné. Un baiser, deux, puis on s'est retrouvé à se désaper dans un coin. Mais y avait rien à faire. J'bloquais. Sûrement car le corps d'une femme me rappelait trop celui qui jonchait le sol de mon ancienne baraque.

En tout cas, c'était pas ça du tout et j'm'étais excusé. Plaider un vomissement ou deux, surtout bourré, ça marche à tous les coups ahah ! Et ce soir là, j'suis rentré au hangar, accoudé sur Kyllian, en plein bad.

Et là ça a dérapé de nouveau. À peine sur mon vieux matelas que je l'avais choppé et, ce qui devait arriver arriva. On a passé une nuit ultra mouvementée et je lui ai pas laissé un seul moment de répit, ahah !

En tout cas, c'est le lendemain, quand je nous ai vu nus sous la couverture que j'me suis vraiment dit que les femmes c'était pas pour moi. Et là, une espèce de routine s'est installée entre Kyllian et moi. On était passé de simple potos à sex-friends. Sur un coup de tête ou une envie, on se retournait contre un mur et on passait de très agréables nuits. Mais bon, ça, c'est personnel, non ?

Puis, après toutes ces conneries, j'ai eu un autre gage. Encore une action débile que Jordan m'avait lancé. Me teindre les cheveux en verts, hein ? Quelle idée de merde ! Sauf qu'une fois fait, bah je m'y suis habitué et c'est devenu une routine, ça aussi. Je me coiffais différemment, je me faisais mon p'tit style et je profitais de la vie, la boisson, le sexe et la danse. J'avais même trouvé un job dans un bar gay où je pouvais exposer mon talent à la pole dance ! C'était génial. Je m'éclatais et ça me ramenait de quoi rembourser des dettes auprès d'Azucena. Je lui payais des fois le loyer, voir de la bouffe.

Puis ce connard de Rénan est revenu. Il a déboulé comme un boulet de canon, à gueuler comme un putois, là! Cet empaffé nous avait ramené des problèmes et s'était planqué comme une pauvre merde.

Rebelote. On était encerclés et Sam essayait de calmer le jeu. Sauf que les flingues sortis, c'était pas bon signe. J'avais toujours gardé la main la crosse de mon revolver, au cas où ça allait déraper. Sérieux, on avait vraiment besoin de ça MAINTENANT ? Apparemment oui.

Le premier coup avait été tiré en plein dans l'épaule de Sam. Puis c'est devenu une boucherie. Je gardais un œil constant sur tous les connards qui pouvaient débouler, mais aussi sur Kyllian et Jordan, puis Sam qui pissait le sang à côté, l'épaule démontée. Mais ce fou continuait à tirer, à fuir et à nous trouver des échappatoires. C'est à ce moment là qu'on se rend vraiment compte de l'importance de sa propre vie.

C'est après plusieurs heures de galères et plusieurs bains de sang que je traînais Kyllian sur le côté, alors que Jordan était du côté de Sam. Et c'est seulement plus tard qu'on a recroisé la route de Jordan qui ressemblait plus à une épave qu'autre chose. Sam avait été abattu et on a rien pu faire.

Là, j'ai vu rouge. J'en avais ras-le-cul en vrai.

Donc j'ai réussi à chopper Rénan. Et il en a vu lui aussi de toutes les couleurs. Jordan à ce moment là pensait surtout à me retenir, mais ça servait à rien. Les coups ont volé et je lui avais certainement re-pété le nez. J'avais surtout déchaîné toute ma frustration et ma violence sur le coup, ahah ! Y en a beaucoup qui diraient que ça sert à rien, mais en tout cas, ça m'avait fait un bien fou. Jordan et Kyllian avaient même détourné le regard pendant que je le maltraitais. C'était pas ouf, j'en suis peu fier, mais faut assumer ses actes.

Je lui avais sûrement pété plus d'une côte et j'l'ai plus jamais vraiment recroisé depuis. Au final, tant mieux, j'avais plus envie de revoir sa sale gueule et j'espérais qu'il se tiendrait à carreaux pour un bon moment. Ouais, après, les gens avaient tendance à m'éviter et le gang me respectait peut-être plus qu'avant, mais ça, je m'en branlais. Tout ça, c'est avant de rejoindre mes vingt-deux ans. J'étais trop violent alors j'avais quitté mon job, le patron m'aimait bien mais j'leur faisais pas du tout une bonne pub. C'était plutôt triste car au final, les clients m'aimaient bien. Qui sait, peut-être qu'un jour, j'me rachèterais auprès d'eux, j'me reprendrais peut-être en main un jour.

Puis, j'ai perdu un peu le fil, mais ce qui m'a fait basculer, c'était sûrement la plus grosse connerie que j'ai pu faire jusqu'ici. J'ai pas trop envie d'en parler, mais si vous y tenez... J'ai pas trop le choix.

C'était près d'un putain de regroupement, avec Jordan et Kyllian. Y avait plusieurs gars de notre piaule qui étaient là aussi, avec un p'tit nouveau qui s'appelait Léo. Il était pas très grand et il apprenait seulement les bases, le pauvre. J'm'étais demandé pourquoi tout ce bordel, jusqu'à ce que j'aperçoive la tête de mon pote en train de discuter avec un autre mec. Il était grand, avec le même genre de gueule que moi. Basané, et il me regardait en souriant. Je voyais pas du tout qui ça pouvait être et j'me méfiais de lui comme la peste. Ils sont restés là à parler buisness, sûrement pour ne nouvelles armes et compagnie. De mon côté, j'restais planté là, à le fixer d'un air pas très convaincu. Faut avouer, ce type là je le connaissais même pas et vu toutes les merdes possibles et inimaginables, vaut mieux toujours rester sur ses gardes, nan ?

Puis il est venu vers moi lorsque l'attroupement s'est divisé. On a discuté et on s'est présenté, mais c'est seulement une dizaine de minutes plus tard que j'ai commencé à comprendre qui était ce connard. Il portait bizarrement le même nom que moi, ce nom que j'ai jamais aimé. De toute façon, Anya m'avait assez parlé de lui pour que les pièces du puzzle se rejoignent.

Mon père était devant moi et toute une multitude de merde me recouvrait la raison. La seule chose que j'me rappelle avoir fait, c'était de lui afficher un p'tit sourire, puis de lui décocher un point dans la tronche, sous les yeux de toute la bande, mais aussi d'une meuf qui lui servait sûrement de chihuahua. Elle était grande, bien gaulée et a commencé à paniquer au moment où je l'ai foutu à terre. J'me rappelle encore mes membres tremblants, la vision fixée sur sa lèvre explosée et le voir cracher un peu de sang.

L'autre femme m'a parlé un instant à ce moment là, pour retenir son pseudo mari qui galérait au sol.

À croire que j'étais un vrai taureau à ce moment là, parce que tout ce que j'ai trouvé à faire, c'était de lui décharger toute la frustration que j'avais pu accumuler jusque là. C'était flippant, même moi, j'me reconnaissais pas. Je sais même pas ce qu'il foutait là, j'avais pas envie de l'savoir. Mais tout ce que je savais, c'est que mon corps agissait de lui-même.

Jusqu'à ce qu'il ne réplique d'une façon un peu plus vicieuse. J'l'avais même pas vu venir, c'était un beau coup ! Son couteau avait frôlé ma joue, mais avait assez remonté pour m'arracher un hurlement que j'aurais jamais pensé aussi puissant. C'est dingue à quel point le corps humain se sert de certains réflexes en cas de danger. J'avais remonté ma main, mais trop tard, je m'étais bouffé un œil en moins. Alors je m'étais reculé comme une pauvre merde en tenant ma paupière gauche, insultant de tous les noms possibles et inimaginables l'autre con que j'avais clairement commencé à agresser.

Et il s'était relevé, essoufflé, alors que j'me tordais sous la douleur. Puis, le trou noir.

J'pense que j'étais tombé dans les vapes à ce moment là, et Kyllian m'a sûrement soigné au mieux. J'avais une espèce de bandana sur la gueule et je passais mon temps à gerber. Rien de très honorable, hein ? De toute façon, j'ai toujours été un déchet... Et encore plus à ce moment-là.

J'étais surtout exécrable pour beaucoup de personnes. Je me revoyais devant lui, à lui serrer la main, mais j'étais surtout hanté par des rêves dégueulasses. On essayait de me remettre sur pied, je bouffais des médocs en boucle et je foutais plus rien de ma pauvre vie. Le gang de Los Malditos était de plus en plus proche et on était foutrement dans la merde. Beaucoup avaient fini en taule et c'est avec beaucoup de temps que je m'étais remit sur pied et surtout, à m'habituer à cet œil de merde. Faut pas croire, c'est quand même naze !

Alors j'ai reprit ma vie habituelle, un peu morose, sans trop parler aux gens. Y a qu'avec Léo que j'arrivais des fois à faire la discussion, à lui raconter des histoires déjà faites, puis à l'écouter me parler de la sienne. C'était quand même sympa, ça avait le don de me détendre. Comme quoi, les nouvelles rencontres ne sont pas toujours aussi nulles.

Mais c'est quoi, quelques jours après une sortie à la con que j'ai croisé la route de cette femme, la même que l'dernier soir. Alors, je l'ai suivie, peut-être qu'elle allait m'amener à lui, qui sait ? Alors j'ai eu une idée de merde. J'me suis peut-être dit à ce moment-là que j'pourrais lui soutirer des informations et peut-être que j'pourrais attirer l'autre connard si je l'avais avec moi. J'ai tellement pas réfléchit que j'l'ai chopée après une rue de merde, puis j'l'ai ramenée dans le hangar, là où on mettait toutes les réserves et le débarras.

Y avait personne, alors j'l'ai attachée comme je pouvais et j'ai attendu. J'l'ai laissée là quelques heures sans rien faire et j'avais rien dit aux autres. J'étais resté dans mon coin habituel et c'est Kyllian qui est tombé dessus en premier, puis qui m'a demandé ce que je foutais, d'une façon un peu plus violente, ahah ! C'était la première fois où on s'envoyait sur les roses. Au final, ça a quand même fait du bien, de me faire remonter les bretelles par cet ami. Mais il a soupiré, m'a regardé et m'a dit, bah, tu fais c'que tu veux mais tu en assumes les conséquences.

C'est c'que j'ai fait.

J'ai donc commencé l'interrogatoire, demandant un peu au hasard des choses personnelles ou plus indiscrètes. Mais elle me dégoûtait à tourner autour du pot, à me gueuler dessus. Elle me répondait dégueulassement, puis j'ai apprit au deuxième jour qu'elle avait été présente lors de cette journée de merde, après avoir insisté près de deux heures. J'avais eu envie de gerber en me rappelant vite fait la voix de femme, et ça m'est revenu en pleine gueule comme un boomerang.

Mais aucune nouvelle de Laka ni d'Aiko. Alors j'ai essayé d'en savoir plus, toujours plus. Les heures passaient et j'restais des fois là à la fixer d'un air vide. Je m'étais résigné à ne rien faire, mais elle continuait de me gueuler dessus, de me traiter, ma mère et moi. C'était presque devenu une rengaine. Mais j'en pouvais plus. J'ai essayé de la frapper, espérant que l'autre con se manifeste, sauf que, que dalle. Alors je lui gueulais dessus, mais rien à faire. Peut-être qu'il s'en foutait ?

Quelques jours plus tard, je lui ramenais de la bouffe, histoire qu'elle ne clamse pas de suite. Et elle me répétait toujours la même chose, que j'étais un moins que rien, que ma mère n'avait réussi sa vie qu'en couchant avec mon père. Mais là, c'était trop. J'ai recommencé à la battre, mais elle continuait à m'insulter, à me pousser à bout. Alors j'ai pas réfléchit plus loin. Je voulais la dégoûter autant qu'elle me filait la gerbe. Alors j'ai décidé de la violer. Peut-être qu'elle allait m'en dire plus ? Peut-être qu'elle allait craquer ? En tout cas, elle s'est calmée d'un coup. J'ai reçu des excuses, des coups, mais aussi des aveux qui m’écœuraient. La jalousie, j'ai vraiment jamais aimé ça.

Sauf que j'y étais allé trop fort. Y avait du sang partout et au final, j'ai fini l'acte en l'étranglant. Son cou avait une couleur violacée, un peu rougeâtre et en me relevant, j'ai fixé le cadavre. Faut dire que j'en suis vraiment dégoûté, des femmes, c'est l'moins qu'on puisse dire !

Quand je suis sorti à ce moment là, y avait un attroupement. Jordan m'a jeté un regard interrogateur avant de remarquer que j'étais pas très bien fringué. J'avais du sang sur moi et au moment où je boulottais mon t-shirt, je croisais le regard de Kyllian, puis celui de Léo. Putain.

Y avait personne, puis tout d'un coup, manque à pas de bol, gros bordel. J'ai vite jeté mon chandail dans le feu, un peu paniqué, mais Léo a commencé à stresser. Je pouvais plus lui adresser la parole sans qu'il ne bafouille et Los Malditos commençaient à se poser des questions. Je savais qu'ils avaient tendance à dénoncer, mais là, j'étais dans la belle galère.

Les autres empaffés m'ont direct prit en ligne de mire et j'ai juste pu voir Léo qui avait prit la poudre d'escampette. Le pauvre était jeune et au final, c't'un peu comme si je me revoyais avec le p'tit groupe à mes débuts, à vouloir sauver ma vie. Puis à vouloir faire de grandes choses, se rattraper et penser à l'avenir. Mais là, j'étais fatigué. J'étais las, j'en avais la gorge serrée. Je tremblais de tous mes membres, je fixais le vide. Kyllian était revenu vers moi pour me secouer et me dire de me reprendre, mais j'osais pas trop le regarder en plein visage. J'avais envie de chialer comme une pauvre merde.

Alors j'ai pas bougé, j'ai lâché mon arme et j'ai ravalé ma fierté. De toute façon, les flics étaient en route pour m'arrêter et j'devais me faire coffrer. La situation fonctionnait au ralenti dans ma tête, j'voyais juste les gens se foutre sur la gueule et d'autres qui cherchaient à se barrer. J'en avais juste ras-le-cul. De tout ça, de la merde, du corps qu'ils avaient du coup récupéré, mais aussi du bruit des alarmes sur les voitures, de la tension, mais aussi du jugement que je n'avais écouté que d'une oreille.

Le pire, c'était de croiser le regard d'Azucena quand j'suis sorti, les bras bloqués dans le dos. La culpabilité, la honte. J'avais pas supporté, alors j'ai baissé la tête au moment d'entrer dans la voiture. Elle avait vraiment fait beaucoup, mais bon, c'était pas de sa faute, j'ai toujours été un sale gosse.

Et voilà dans quoi j'me suis fourré pour arriver jusqu'ici. C'est pas mal, non ? En tout cas, je suis pas fier de tout ce qui m'est tombé sur la gueule. »


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